Par définition l’Avenir est indéterminé et par conséquent il échappe au domaine de la connaissance. Toutefois nous l’influons selon nos décisions. Les tendances actuelles en déterminent les formes, les contours, si flous soient-ils. Alors quelles sont ces tendances qui, dans un certain sens, vont esquisser les fondations du futur ?
Eu égard à tout ce qui a été écrit précédemment, en particulier sur le capitalisme et la démocratie représentative, nous pouvons affirmer sans hésiter que ces tendances ont des connotations, voire des imprégnations d’immédiateté, d’instantanéité, qu’elles tendent vers l’accentuation du fossé entre les classes sociales, le renforcement de l’oligarchie, la montée inexorable du chômage par un marché du travail saturé et dépendant du profit des entreprises, une dette insolvable, l’accroissement de la pauvreté, de la précarité, du dérèglement climatique, de la pollution, de la disparition progressif de la faune et de la flore et d’autre maux consécutifs à cette immédiateté et à un manque flagrant de visions…d’avenir.
Notre façon de vivre compromet l’Avenir. On veut tout, tout de suite, maintenant. Advienne que pourra, il nous faut ces choses ! Autrement dit nous répondons autant à cet ordre impulsif d’obtenir quelque chose qu’à notre boulimie de besoins insidieusement gravée dans notre inconscient par la société de consommation et son dragon publicitaire. Et peu importe le flacon du moment qu’on a l’ivresse !
Alors comment définir l’avenir s’il est sacrifié sur l’autel de l’inconscience, cette inconscience modifiée par les messages publicitaires ? Comment construire une éthique sur les sables mouvants de l’immédiateté ? Comment lui donner un visage si l’économie du capital ne mesure par les conséquences de sa production ?
C’est tout le défi d’une éthique de l’Avenir, concevoir le futur à partir d’un présent incertain. Mais dans cet essai il ne s’agit pas de prédire ce qu’il adviendra de nous puisque nous le savons déjà tant les conséquences de notre production sont au mieux ignorées, au pire cachées dans les tréfonds des générations suivantes, mais bien de parler des valeurs et des principes préservant l’Avenir en différenciant celles appartenant à l’économie de celles du domaine de la démocratie politique.
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