Une éthique pour l'Avenir - l'Economie (Page 18/23)



Rome ne s’est pas construite en un jour, l’Hominidé n’est devenu Sapiens qu’au terme d’une période de gestation s’étalant sur plusieurs millions d’années, le gaz d’oxygène ne s’est répandu dans l’atmosphère qu’après un lent remplacement d’un milliard d’années des dioxydes de souffre et de carbone mais la révolution industrielle a mis seulement deux siècles pour modifier les paysages terrestres et bouleverser durablement les écosystèmes…
            Depuis le début de cette révolution rien n’a véritablement changé et les activités économiques humaines ont accentué le dérèglement climatique et la dégradation de la faune et la flore. Certaines ressources, supposées inépuisables, tel que le pétrole, commencent à voir leurs réserves se vider. Si la démographie galopante et l’envie de modernité peuvent expliquer cette situation, d’autres éléments entrent en compte comme l’accroissement du niveau de vie, la volonté d’augmenter les profits, maintenir des emplois bons marchés, l’incapacité de changer de paradigme économique pour la simple raison qu’il détruirait la rentabilité des entreprises et remettrait en cause l'industrie du lobbying. Ce modèle est sclérosé, tout le sait pertinemment, mais personne ne veut faire marche arrière, chacun préservant avec à-propos ses acquis. Pourtant ce modèle nous entraîne vers le gouffre final, nous en sommes conscients mais nous voulons encore en profiter un maximum avant d’y tomber, emportant dans notre chute les générations futures et donc l’avenir de l’espèce humaine qui, au passage, se sera auto-détruite en quelque siècles après 7 millions d'années d'existence supposée. Un record à mettre dans le Guinness des idiots de l’Univers ?
            Alors pour ne pas en arriver là, il est urgent d’agir et de mettre de côté notre envie de jouir de tout car cela a un impact énorme sur l’Avenir de tous. Il faut passer de l’acte inconscient, de l’impulsion irréfléchie, à la réflexion de long terme, quitte à déplaire aux milliers de keynésianistes qui dirige cette économie de court terme, suivant à la lettre la doctrine développée par John Maynard Keynes, "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" dans laquelle il défend l'hypothèse que la demande est le facteur déterminant qui permet d'expliquer le niveau de la production et par conséquent de l'emploi. Ses phrases les plus remarquables furent celles reprise par le modèle capitaliste « le long terme est un mauvais guide pour les affaires courantes " et " A long terme, nous sommes tous morts ». Keynes se moque des déséquilibres et autres conséquences des politiques inspirées par ses idées. L’endettement, la fiscalité confiscatoire, la faiblesse des investissements ne sont pas importants pour lui. En d’autres termes il nous prouve que ses théories économiques s’inspirent d’une simple citation « Carpe Diem », jouir de l’instant présent, peu importe les autres, peu importe les conséquences, peu importe le futur. Il appelle de tous ses vœux le sacrifice du long terme pour le court terme. Vision très réductrice de l’économie, non ? Cela s'appelle de l’économie sacrificielle ! 
            Emprisonnés dans la pensée Keynésianiste nous accélérons le tempo de la dernière marche en même temps qu’accélère le progrès technique des déséquilibres mondiaux. Rentabilité en guise de baïonnette les tenants du capital ne calculent pas les conséquences de leurs affaires, laissant la facture aux générations suivantes, si générations suivantes il y a. Dans notre auge ils disposent tout un tas de produits dont personne ne connait ni le mode de fabrication, ni les matières utilisées, ni les conséquences sur notre santé. Manipulés par le matraquage publicitaire on achète, on brûle tout et on en veut encore, on a cessé la lutte consciente pour tomber  dans l’inconscient en lien direct avec les pulsions primitives. C’est même à se demander si cette façon d’envisager l’économie n’est pas un immense retour en arrière. Edgar Morin disait : « nous sommes encore à l’âge de fer spirituel ».

Nous ne pouvons donc envisager l’avenir sans une certaine conscience de nos actes, tant au niveau de l’achat qu’au niveau des causes et des conséquences de celui-ci. Et il faut appeler un chat, un chat : on exige des voitures toujours plus rapides alors qu’elles contribuent au réchauffement climatique, qu’en fin de vie elles s’accumulent dans des décharges dont certains éléments polluent le sol, qu’en amont de la production on sous-paye les employés. On veut du progrès pour améliorer nos conditions d’existence sans se soucier que son inégale répartition en dénature sa grandeur. On veut des animaux dans les zoos, dans les cirques, chez soi mais aussi dans notre assiette, partageant ce proverbe : qui aime bien châtie bien ! Et ces jeux vidéo qui font tant plaisir à nos chers bambins, ces jeux de sang, de guerre sont certes un formidable moment de divertissement mais n’ont-ils vraiment aucune conséquence sur leurs réseaux neuronaux, sur leur rapport au monde ou sont-ils tout bonnement le reflet de leur avenir ? Pris dans cette danse consumériste, englué dans un système exigeant le profit à tout prix, quel qu’en soit les conséquences, le citoyen fonce tête dans le guidon, incapable de réfréner ses envies, ses désirs, ses besoins, ses pulsions. Dirigé par les marchands de chiens d’aveugles qui offre canne et toutou en promotion, l’homme avance dans les ténèbres de la surconsommation jusqu’à ce qu’un jour ou l’autre il y perde sa canne, son toutou et se fasse écrasé en oubliant qu’il fallait travers sur le passage piéton ! Bien sûr, tout cela n’est qu’une image de notre devenir mais elle symbolise bien la tendance actuelle. Aujourd’hui bien trop d’individus continuent de croire qu’en passant entre les gouttes ils n’auront jamais la tête mouillée et que la Terre n’est qu’un caillou reproduisant les mêmes cycles qu’une machine à laver !

Pour autant sommes-nous responsables de nos actes ? Ne faisons-nous pas que suivre la marche forcée dictée par le modèle capitaliste et ses innombrables filles dont la publicité qui modifie nos comportements et les entreprises nous déguisant en un Autre ? Beaucoup de ces dernières rappellent le travail d’un chercheur d’or : conditions de travail difficiles, stress, incertitudes de la finalité (profits ou pertes), exploitation des hommes et des matières, pollution et dégradation de l’environnement, dommages collatéraux au-delà de la sphère des bénéficiaires directs.
Et que dire de notre système éducatif qui produit chercheur d’or sur chercheur d’or ? Oui, bien sûr, rien n’est dit ouvertement (la cupidité comme motif de fierté n’est prônée que dans des universités américaines) car ce qui compte c’est apprendre un métier qui rapportera le maximum.  Combien de parents ai-je entendu demander à leurs chères têtes blondes ou frisées de choisir un métier non en fonction de ses valeurs mais de l’argent qu’il rapporte ? Combien de fois les ont-ils sermonnés à cause de mauvaises notes pouvant dégrader ce rêve d’aisance matérielle ? Combien de fois ont-ils enchaîné sur la phrase très symbolique : « Si tu n’es pas le meilleur, d’autres te mangeront la soupe sur la tête et quand ils n’auront plus besoin de toi ils te jetteront dans la rue comme un vulgaire Kleenex ! ». Pour conclure : « Alors sois le meilleur et tu te feras obéir au doigt et à l’œil, mon fils (pour les filles c’est heureusement moins vrai !).
Obtenir un diplôme, gravir l’échelle sociale, être chef pour diriger, gagner beaucoup d’argent pour beaucoup consommer, voilà esquissé d’un trait gras cette éducation qui nous prépare si bien au capitalisme. Car oui cet ensemble d’épiphénomènes juvéniles définissent prématurément la nature des rapports d’une société de pouvoir et d’argent. Et reprenant parfaitement les souhaits parentaux nos jeunes pousses s’intègrent à merveille dans ce système du dominant-dominé, dans cette loi du plus fort inculquée à haute voix, dans cette folie en la richesse matérielle qui donne sens à leur vie, quel qu’en soit le prix à payer !
Alors, devant cet alarmant constat, comment proposer une éthique de l’Avenir économique quant tant de générations sont dopées à l’amphétamine du pouvoir, de l’argent, de la réussite sociale ? Comment définir ses valeurs quand celles-ci s’opposent à celles de la génération Y où tout doit être immédiat, instantané, gloutonné ?
C’est bien là tout l’enjeu et je serais tenté de dire qu’il faut prôner les valeurs inverses aux tendances actuelles ! J’en vois déjà qui bondissent de leur siège ou de la lunette de leur WC ! Je vous rassure tout n’est pas à jeter mais nous devons édifier une éthique qui soit le contraire, par exemple, de l’obsolescence programmée. Dans cet essai il ne s’agit pas non plus de redéfinir les bases de l’éducation bien que mon idée serait de l’orienter vers le développement patient des enfants et non la production en série de chercheurs d’or.
Il donc temps non d’agir mais d’apprendre à agir en développant une vision de long terme, d’adopter des règles et des principes. Vous savez pertinemment que le pouvoir est aux élus et aux lobbyistes, ce sont eux qui dictent les règles, que l’on le veuille ou non. Nous devons donc composer en réfléchissant à ce qu’il faut faire sans mettre le feu à la civilisation, ce qui constituerait un immense retour en arrière. Non il faut être malin, beaucoup plus malin.
Certains mécanismes du capitalisme étant une plaie pour notre terre, une éthique de l’Avenir économique se portera donc sur les conséquences des activités au sein de l’EDA, tant sur le plan humain que sur le plan environnemental. Malgré notre merveilleux savoir il est temps d’inclure la planète entière dans la conscience de la causalité personnelle. Plutôt que de deviner vainement les conséquences tardives de nos actions, de notre mode de production, relevant ainsi d’un destin inconnu, l’éthique de l’Avenir économique se concentrait sur la qualité morale de l’acte lui-même, dans lequel on doit respecter le droit du prochain et de celui qui n’est pas encore né.
L’utilitarisme conséquentialiste est intéressant de ce point de vue. L’utilitarisme (agis toujours de manière à ce qu’il en résulte la plus grande quantité de bonheur) est une doctrine éthique dont le but est de maximiser le bien-être des êtres sensibles (j’inclus bien évidemment les animaux). Ce qui est communément admis dans l’utilitarisme conséquentialiste est la définition suivante : les conséquences d'une action sont la seule base permettant de juger de la moralité de l'action, peu importe l’auteur de l’action. Cela signifie que n’importe qui peut agir, du moment que les conséquences de ses actes n’aient qu’un impact minime sur ceux qui n’en sont pas bénéficiaires et que les autres en tirent le maximum de bonheur.
Une éthique de l’Avenir prônera donc la mesure des finalités des actions économiques. Elle posera ce principe comme base de sa définition. Nous sommes donc ici dans la prévision afin d’atténuer les effets néfastes de l’aveuglement des modes de productions d’aujourd’hui.
Mesurer les finalités, les conséquences de nos actions économiques c’est tout simplement développer notre conscience au monde. En ce sens, si l’on s’en réfère à l’histoire, l'utilitarisme conséquentialiste a été une théorie morale très émancipatrice. Le principe de l’émancipation est essentiel au développement de l’être humain. C’est une des conditions de sa liberté, de son épanouissement, d’un rapport au monde excluant la contrainte de l’autre.
Si une éthique de l’Avenir prône la mesure des conséquences du mode de production, elle s’oppose donc, de ce fait, à la logique capitaliste qui fait du profit son trame, son guide, sa raison d’être avec comme fer de lance le productivisme mécanique, financier et humain.
Pour construire les bases d’un monde meilleur et si seule l’économie est capable de réaliser ce vœu, alors il faut jeter aux orties le productivisme économique et miser sur le développement de l’homme. En participant à une expansion économique aux conséquences mesurables, l’individu redonnera un sens à sa vie, un intérêt perdu dans les méandres obscurs du seul profit. Ce sens lui conférera un orient, un objectif, il se sentira plus en accord avec lui-même et développera des capacités que l’immédiateté n’aura jamais réussi à dévoiler. Etudiez donc les conséquences du stress et vous comprendrez à quel point ce système productiviste limite et cloisonne les capacités des individus. Ainsi libéré des chaînes mortifères de l’obligation de résultat, chaque individu ira au-delà de lui-même, brisera son conditionnement et accomplira ses actes moins par obligation que par conscience…
Oui, comment prévoir l’avenir si nous n’avons pas conscience de nos actes. Les agents économiques ont un devoir et produire sans conscience est la ruine de la planète et par conséquent de l’humanité. Car aujourd’hui, à l’heure d’une économie libérale, d’une économie dérégulée, avide de profits, exploitant Terre et hommes, d’une économie féroce et prédatrice (ou économie de prédation identique à celle des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire), tel le renard affamé au milieu d’un poulailler, l’agent économique a perdu sa conscience et n’est plus qu’un être subissant les cruelles lois de la jungle civilisée. D’une économie nécessiteuse et consciente de l’après-guerre a succédé une économie faite pour revêtir mille robes de strass et paillettes où elle créée des besoins futiles au lieu de combler les besoins essentiels. Inconsciente des conséquences de sa production les inégalités se creusent, la précarité grandit, la violence augmente, la haine entre les possédés et les dépossédés s’amplifient pour atteindre un stade prérévolutionnaire. 
Une éthique de l’avenir économique préconisera donc le retour de la Conscience aux affaires, la naissance d’un Homo sapis en lieu et place d’un Homo oeconomicus ! La conscience est fille légitime de la sagesse. Sans sagesse, comment mesurer sereinement la portée de nos actes ? Ainsi Homo sapiens sapis prendra des décisions empreintes de justesse, de clarté, de prévoyance, d’honnêteté, de long terme et fera en sorte que le commerce ne nuise plus à l’homme et à l’écosystème mais au contraire qu’il soit sa rampe de lancement, son fer de lance pour aboutir à un développement harmonieux du plus grand nombre possible d’individus.
Cet Homo sapis n’est pas un extra-terrestre ni un homme du futur, cet Homo sapis c’est vous, c’est moi, ç’était un homme du passé, un Confucius, un Lao Tseu, un Gandhi. Ils furent des guides spirituels, des chefs montrant la marche à suivre à de nombreux hommes, à leur peuple. Il reste à regretter que l’économie n’ait pas été atteinte par tant de sagesse et de justesse…
Notre éthique de l’Avenir économique est donc empreinte de l’esprit de ces hommes afin de posément réfléchir à la pratique de telle ou telle activité. C’est à ce prix que nous ferons les bons choix, c’est à ce prix que jaillira les justes solutions qui satisferont l’ensemble de la communauté des humains. Et qu’aurait pensé ces hommes s’ils constataient à quel point le progrès n’a servi qu’à une minorité d’individus, creusant toujours plus le fossé entre les classes sociales au lieu de le combler ? Qu’aurait pensé ces sages en analysant le but de notre économie dont la forme est l’objet et le fond la surproduction pour maintenir un taux élevé de profit, quel qu’en soit les conséquences humaines et environnementales ? Ils auraient réclamé l’arrêt immédiat de cette folie et sa transition vers une économie de la sagesse où la superficialité serait remplacée par les besoins essentiels des populations. 
Notre éthique de l’Avenir économique dépend donc de ses agents et de leur moralité. En cela elle rejoint l'éthique de l’environnement qui oriente le discours vers le sens profond de nos actions et accorde autant d'importance à la façon de penser qu'à l'objet pensé. Consciente qu’aucun processus économique ne peut se dérouler à la marge de ce que fournissent les écosystèmes, notre éthique prônera la gestion et le respect de toutes formes de vies sensibles afin de préserver le fragile équilibre naturel. En reconnaissant le droit du Vivant notre éthique s’inscrit donc en marge d’une économie où l’animal n’est, au mieux un compagnon au pire un produit de consommation.
L’éthique de l’Avenir économique est donc fille du Vivant et s’oppose ainsi aux principes actuels qui font de l’animal un produit de consommation. «Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse » et dans les autres j’inclus une grande partie de la vie animale. Cette éthique de la Réciprocité est, depuis les origines, une éthique intimement liée au développement de l’humanité. Elle s’est enrichie au fil des siècles et constitue une source d’inspiration essentielle pour l’approfondissement du concept moderne des droits de l'homme mais aussi ceux des animaux. D’un point de vue purement économique l’éthique de réciprocité désigne le principe positif selon lequel les transactions de biens ou de services doivent correspondre à l’échange de valeurs équivalentes. C’est un acte « gratuit » qui n’entraîne pas la sensation de s’être fait dupé. Ainsi dans notre Ethique de l’Avenir économique, au-delà de la confiance accordée aux transactions, une transparence sur le prix sera la bienvenue afin d’établir un rapport des plus justes (prix d’achat comparée au prix de vente) entre les intervenants. Bien sûr cela ne restera qu’une information aisément falsifiable mais l’Ethique de l’EDA ne pourra que réprouver de telles pratiques.
D’un point de vue macroscopique l’éthique de la réciprocité peut se traduire ainsi : « ne fais pas à l’écosystème ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse ». En effet, nous savons que les activités humaines sont directement liées au réchauffement climatique et à la dégradation de l’environnement. Pour bien des raisons la forme néoclassique de notre économie ne peut s’inscrire dans le respect de l’écosystème. C’est pour cela que l’EDA devra identifier les finalités fondamentales des entreprises avant d’accepter une intégration en son sein. Nous savons que la foi aveugle au rendement, à la productivité se fait au détriment de ceux vivant autour des « mines d’or » et bien au-delà. Nous savons que la logique de l’économie capitaliste est étrangère aux principes éthiques du fait qu’elle considère l’économie comme une fin et non comme un formidable moyen de développement humain. Toutefois l’EDA ne peut être une économie dirigiste et planificatrice, elle a pour finalité un changement des manières d'être par son concept conséquentialiste et son développement de la conscience au monde.
Oui, une prise de conscience, savoir ce qu’on fait pour savoir où l’on va, augmenter notre responsabilité face à nos actes, partager des valeurs et des finalités humaines opposées aux intérêts financiers comme à l’instrumentalisation des pouvoirs.
Une éthique de l’Avenir est donc une analyse consciente des finalités communes et par conséquent c’est aussi une éthique du dialogue. Il ne s'agit pas de décider de ce que chacun devrait croire mais ce que nous devons faire ensemble, dire ce qui est, ce que veulent les gens, ce qui nous menace, ce qui nous rapproche, les voies qui s'ouvrent. Et c’est au sein de l’EDA (voir le chapitre consacré à la plateforme démocratique des projets-fondateurs) que nous ouvrirons le dialogue afin que chaque acteur ait la parole, afin que chacun dise dans quel monde il veut vivre. Ainsi le dialogue deviendra condition d’efficacité économique. Ce dialogue devra être celui de la vérité universelle et non celui des intérêts personnels. Pour sa réussite il faudra dire vrai, s’approcher au plus près de la connivence de l’acte et du dire, tel est l’enjeu. Pas de raffinement inutile. Pas d’affectation. Pas de fausse éloquence. Les relations entre les individus doivent s’organiser autour d’un dire vrai. Le dialogue doit être authentique, la revendication de la transparence doit transformer les dupes en citoyens avertis.
Notre éthique de l’Avenir économique sera donc une éthique de la Vérité et la Vérité est mère de la transparence. Affichage, condition et lieu de fabrication, sous-traitance, matières premières utilisées et leurs effets sur la santé, rémunération de la main d’œuvre, dépense carbone, de nécessaires critères pour rétablir la confiance perdue du consommateur. Très contraignant aujourd’hui à cause de l’urgence à produire pour maintenir un taux de profit élevé, l’avenir économique passera par une transparence accrue des méthodes de productions, une réflexion commune sur les besoins de la collectivité, la duplication des savoirs afin de développer l’autogestion et par conséquence l’émancipation de chacun.
Emancipation des individus, responsabilité des activités, voilà d’autres valeurs incarnées par l’éthique de l’Avenir économique. D’après Jonas la responsabilité c’est « se procurer une idée des effets à long terme » et « l’apprêtement personnel à la disponibilité de se laisser affecter par le salut ou par le malheur des générations à venir ». Aujourd’hui l’économie verte dite « durable et responsable » tente d’incarner ces valeurs mais son essence capitaliste l’empêche de dépasser le prisme de la rentabilité. Si ses buts sont louables son devoir de rendement vis-à-vis de grands groupes et de ses puissants actionnaires l’est nettement moins. Quand l’intérêt personnel prime sur l’intérêt collectif alors la notion de services à l’humanité est foulée aux pieds par celle de l’argent.  Nous sommes donc dans le même cas de déséquilibre économique, toujours confrontés à des puissances lobbyistes qui mangeront la plus grosse part du gâteau et perpétueront les inégalités. Et quand l’intérêt personnel prime sur l’intérêt collectif alors il s’agit d’une économie déguisée, hypocrite, une économie de dupe alors que notre éthique prône l’authenticité des rapports.
Toutefois, pour faire circuler l’économie il faut un moyen. La monnaie reste le seul validé par les autorités bancaires. Mais pour contrer l’opacité du moyen d’échange Argent l’éthique prônera aussi sa totale transparence. Les flux financiers circulant dans l’économie démocratique active devront être consultables par tous ses acteurs afin de gagner en crédibilité. Aussi son accumulation ne devra n’être que temporaire (dans le cadre des projets-fondateurs développer dans les outils de l’EDA) afin de permettre à l’économie réelle de créer des emplois et de construire plus rapidement l’intérêt commun et donc l’Avenir.  

Voilà esquissé les grandes lignes de notre éthique économique. Cette éthique peut être considérée comme un critère général de moralité devant être appliqué tant aux actions individuelles qu’aux décisions économiques de l’EDA. Suivre ses principes et ses valeurs c’est suivre le chemin menant à une société plus juste où le profit n’en serait plus l’unique finalité. Ainsi les expressions telles que « après moi le déluge » ou « après moi tombent les mouches » se verraient peu à peu remplacées par  « la joie est en tout et il faut savoir l’extraire » ou « celui qui sait se vaincre dans la victoire est deux fois vainqueur… ».

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2 commentaires:

  1. Ne pas offrir aux pauvres d'éducation, c'est se priver des services qu'ils pourraient offrir à l'humanité et qui, si l'on met de côté le mépris, pourraient être équivalents à ceux d'êtres humains normaux éduqués. Autrement dit, éduquer les pauvres, ce serait augmenter les chances de vaincre le cancer, de faire léviter les automobiles, etc. JR

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    1. Exactement JR, exactement, une éducation universelle c'est à dire pour tous permettrait de cumuler les énergies du savoir et décuplerait la destinée de l'humanité. Si tu as lu toute cette page, je m'incline bien bas car pour moi cela a été assez long et rébarbatif. D'ici 2 ou 3 jours il y aura un exemple concret d'un projet-fondateur. Tu comprendras à quel point on peut facilement améliorer l'Avenir de notre espèce et le devenir de notre planète...

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