Rome ne s’est pas
construite en un jour, l’Hominidé n’est devenu Sapiens qu’au terme d’une période
de gestation s’étalant sur plusieurs millions d’années, le gaz d’oxygène ne
s’est répandu dans l’atmosphère qu’après un lent remplacement d’un milliard
d’années des dioxydes de souffre et de carbone mais la révolution industrielle
a mis seulement deux siècles pour modifier les paysages terrestres et bouleverser
durablement les écosystèmes…
Depuis
le début de cette révolution rien n’a véritablement changé et les activités économiques humaines
ont accentué le dérèglement climatique et la dégradation de la faune et la
flore. Certaines ressources, supposées inépuisables, tel que le pétrole,
commencent à voir leurs réserves se vider. Si la démographie galopante et l’envie de modernité
peuvent expliquer cette situation, d’autres éléments entrent en compte comme
l’accroissement du niveau de vie, la volonté d’augmenter les profits,
maintenir des emplois bons marchés, l’incapacité de changer de paradigme
économique pour la simple raison qu’il détruirait la rentabilité des
entreprises et remettrait en cause l'industrie du lobbying. Ce modèle est sclérosé, tout le sait pertinemment, mais personne ne veut faire
marche arrière, chacun préservant avec à-propos ses acquis. Pourtant ce modèle nous entraîne vers le gouffre final, nous en
sommes conscients mais nous voulons encore en profiter un maximum avant d’y
tomber, emportant dans notre chute les générations futures et donc l’avenir de
l’espèce humaine qui, au passage, se sera auto-détruite en quelque siècles après 7 millions d'années d'existence supposée. Un record à mettre dans le Guinness des idiots de l’Univers ?
Alors
pour ne pas en arriver là, il est urgent d’agir et de mettre de côté notre
envie de jouir de tout car cela a un impact énorme sur l’Avenir de tous. Il
faut passer de l’acte inconscient, de l’impulsion irréfléchie, à la
réflexion de long terme, quitte à déplaire aux milliers de keynésianistes qui
dirige cette économie de court terme, suivant à la lettre la doctrine développée par John Maynard
Keynes, "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et
de la monnaie" dans laquelle il défend l'hypothèse que la demande est le facteur
déterminant qui permet d'expliquer le niveau de la production et par conséquent
de l'emploi. Ses phrases les plus remarquables furent celles reprise par le modèle
capitaliste « le long terme est un mauvais guide pour les affaires
courantes " et " A long terme, nous sommes tous morts ». Keynes se
moque des déséquilibres et autres conséquences des politiques inspirées par ses
idées. L’endettement, la fiscalité confiscatoire, la faiblesse des
investissements ne sont pas importants pour lui. En d’autres termes il nous
prouve que ses théories économiques s’inspirent d’une simple citation
« Carpe Diem », jouir de l’instant présent, peu importe les autres,
peu importe les conséquences, peu importe le futur. Il appelle de tous ses vœux
le sacrifice du long terme pour le court terme. Vision très réductrice de l’économie,
non ? Cela s'appelle de l’économie sacrificielle !
Nous ne pouvons donc
envisager l’avenir sans une certaine conscience de nos actes, tant au niveau de
l’achat qu’au niveau des causes et des conséquences de celui-ci. Et il faut appeler
un chat, un chat : on exige des voitures toujours plus rapides alors
qu’elles contribuent au réchauffement climatique, qu’en fin de vie elles
s’accumulent dans des décharges dont certains éléments polluent le sol, qu’en
amont de la production on sous-paye les employés. On veut du progrès pour améliorer
nos conditions d’existence sans se soucier que son inégale répartition en
dénature sa grandeur. On veut des animaux dans les zoos, dans les cirques, chez
soi mais aussi dans notre assiette, partageant ce proverbe : qui aime bien
châtie bien ! Et ces jeux vidéo qui font tant plaisir à nos chers bambins,
ces jeux de sang, de guerre sont certes un formidable moment de divertissement mais
n’ont-ils vraiment aucune conséquence sur leurs réseaux neuronaux, sur leur
rapport au monde ou sont-ils tout bonnement le reflet de leur avenir ?
Pris dans cette danse consumériste, englué dans un système exigeant le profit à
tout prix, quel qu’en soit les conséquences, le citoyen fonce tête dans le
guidon, incapable de réfréner ses envies, ses désirs, ses besoins, ses
pulsions. Dirigé par les marchands de chiens d’aveugles qui offre canne et
toutou en promotion, l’homme avance dans les ténèbres de la surconsommation jusqu’à
ce qu’un jour ou l’autre il y perde sa canne, son toutou et se fasse écrasé en
oubliant qu’il fallait travers sur le passage piéton ! Bien sûr, tout cela
n’est qu’une image de notre devenir mais elle symbolise bien la tendance
actuelle. Aujourd’hui bien trop d’individus continuent de croire qu’en passant
entre les gouttes ils n’auront jamais la tête mouillée et que la Terre n’est
qu’un caillou reproduisant les mêmes cycles qu’une machine à laver !
Pour autant
sommes-nous responsables de nos actes ? Ne faisons-nous pas que suivre la
marche forcée dictée par le modèle capitaliste et ses innombrables filles dont
la publicité qui modifie nos comportements et les entreprises nous déguisant en
un Autre ? Beaucoup de ces dernières rappellent le travail d’un chercheur
d’or : conditions de travail difficiles, stress, incertitudes de la
finalité (profits ou pertes), exploitation des hommes et des matières, pollution
et dégradation de l’environnement, dommages collatéraux au-delà de la sphère
des bénéficiaires directs.
Et que dire de notre
système éducatif qui produit chercheur d’or sur chercheur d’or ? Oui,
bien sûr, rien n’est dit ouvertement (la cupidité comme motif de fierté n’est
prônée que dans des universités américaines) car ce qui compte c’est apprendre
un métier qui rapportera le maximum. Combien
de parents ai-je entendu demander à leurs chères têtes blondes ou frisées de
choisir un métier non en fonction de ses valeurs mais de l’argent qu’il
rapporte ? Combien de fois les ont-ils sermonnés à cause de mauvaises
notes pouvant dégrader ce rêve d’aisance matérielle ? Combien de fois
ont-ils enchaîné sur la phrase très symbolique : « Si tu n’es pas le meilleur,
d’autres te mangeront la soupe sur la tête et quand ils n’auront plus besoin de
toi ils te jetteront dans la rue comme un vulgaire Kleenex ! ». Pour
conclure : « Alors sois le meilleur et tu te feras obéir au doigt et à
l’œil, mon fils (pour les filles c’est heureusement moins vrai !).
Obtenir un diplôme, gravir l’échelle sociale, être chef pour diriger, gagner beaucoup d’argent pour beaucoup consommer, voilà esquissé d’un trait gras cette éducation qui nous prépare si bien au capitalisme. Car oui cet ensemble d’épiphénomènes juvéniles définissent prématurément la nature des rapports d’une société de pouvoir et d’argent. Et reprenant parfaitement les souhaits parentaux nos jeunes pousses s’intègrent à merveille dans ce système du dominant-dominé, dans cette loi du plus fort inculquée à haute voix, dans cette folie en la richesse matérielle qui donne sens à leur vie, quel qu’en soit le prix à payer !
Obtenir un diplôme, gravir l’échelle sociale, être chef pour diriger, gagner beaucoup d’argent pour beaucoup consommer, voilà esquissé d’un trait gras cette éducation qui nous prépare si bien au capitalisme. Car oui cet ensemble d’épiphénomènes juvéniles définissent prématurément la nature des rapports d’une société de pouvoir et d’argent. Et reprenant parfaitement les souhaits parentaux nos jeunes pousses s’intègrent à merveille dans ce système du dominant-dominé, dans cette loi du plus fort inculquée à haute voix, dans cette folie en la richesse matérielle qui donne sens à leur vie, quel qu’en soit le prix à payer !
Alors, devant cet
alarmant constat, comment proposer une éthique de l’Avenir économique quant
tant de générations sont dopées à l’amphétamine du pouvoir, de l’argent, de la
réussite sociale ? Comment définir ses valeurs quand celles-ci s’opposent
à celles de la génération Y où tout doit être immédiat, instantané, gloutonné ?
C’est bien là tout l’enjeu et je serais tenté de dire qu’il faut prôner les valeurs inverses aux tendances actuelles ! J’en vois déjà qui bondissent de leur siège ou de la lunette de leur WC ! Je vous rassure tout n’est pas à jeter mais nous devons édifier une éthique qui soit le contraire, par exemple, de l’obsolescence programmée. Dans cet essai il ne s’agit pas non plus de redéfinir les bases de l’éducation bien que mon idée serait de l’orienter vers le développement patient des enfants et non la production en série de chercheurs d’or.
Il donc temps non d’agir mais d’apprendre à agir en développant une vision de long terme, d’adopter des règles et des principes. Vous savez pertinemment que le pouvoir est aux élus et aux lobbyistes, ce sont eux qui dictent les règles, que l’on le veuille ou non. Nous devons donc composer en réfléchissant à ce qu’il faut faire sans mettre le feu à la civilisation, ce qui constituerait un immense retour en arrière. Non il faut être malin, beaucoup plus malin.
C’est bien là tout l’enjeu et je serais tenté de dire qu’il faut prôner les valeurs inverses aux tendances actuelles ! J’en vois déjà qui bondissent de leur siège ou de la lunette de leur WC ! Je vous rassure tout n’est pas à jeter mais nous devons édifier une éthique qui soit le contraire, par exemple, de l’obsolescence programmée. Dans cet essai il ne s’agit pas non plus de redéfinir les bases de l’éducation bien que mon idée serait de l’orienter vers le développement patient des enfants et non la production en série de chercheurs d’or.
Il donc temps non d’agir mais d’apprendre à agir en développant une vision de long terme, d’adopter des règles et des principes. Vous savez pertinemment que le pouvoir est aux élus et aux lobbyistes, ce sont eux qui dictent les règles, que l’on le veuille ou non. Nous devons donc composer en réfléchissant à ce qu’il faut faire sans mettre le feu à la civilisation, ce qui constituerait un immense retour en arrière. Non il faut être malin, beaucoup plus malin.
Certains mécanismes du
capitalisme étant une plaie pour notre terre, une éthique de l’Avenir
économique se portera donc sur les conséquences des activités au sein de l’EDA,
tant sur le plan humain que sur le plan environnemental. Malgré notre
merveilleux savoir il est temps d’inclure la planète entière dans la conscience
de la causalité personnelle. Plutôt que de deviner vainement les conséquences
tardives de nos actions, de notre mode de production, relevant ainsi d’un
destin inconnu, l’éthique de l’Avenir économique se concentrait sur la qualité
morale de l’acte lui-même, dans lequel on doit respecter le droit du prochain
et de celui qui n’est pas encore né.
L’utilitarisme
conséquentialiste est intéressant de ce point de vue. L’utilitarisme (agis
toujours de manière à ce qu’il en résulte la plus grande quantité de bonheur)
est une doctrine éthique dont le but est de maximiser le bien-être des êtres
sensibles (j’inclus bien évidemment les animaux). Ce qui est communément admis
dans l’utilitarisme conséquentialiste est la définition suivante : les
conséquences d'une action sont la seule base permettant de juger de la moralité
de l'action, peu importe l’auteur de l’action. Cela signifie que n’importe qui
peut agir, du moment que les conséquences de ses actes n’aient qu’un impact minime
sur ceux qui n’en sont pas bénéficiaires et que les autres en tirent le maximum
de bonheur.
Une éthique de
l’Avenir prônera donc la mesure des finalités des actions économiques. Elle
posera ce principe comme base de sa définition. Nous sommes donc ici dans la
prévision afin d’atténuer les effets néfastes de l’aveuglement des modes de
productions d’aujourd’hui.
Mesurer les finalités,
les conséquences de nos actions économiques c’est tout simplement développer
notre conscience au monde. En ce sens, si l’on s’en réfère à l’histoire,
l'utilitarisme conséquentialiste a été une théorie morale très émancipatrice. Le
principe de l’émancipation est essentiel au développement de l’être humain. C’est
une des conditions de sa liberté, de son épanouissement, d’un rapport au monde
excluant la contrainte de l’autre.
Si une éthique de
l’Avenir prône la mesure des conséquences du mode de production, elle s’oppose
donc, de ce fait, à la logique capitaliste qui fait du profit son trame, son
guide, sa raison d’être avec comme fer de lance le productivisme mécanique, financier
et humain.
Pour construire les
bases d’un monde meilleur et si seule l’économie est capable de réaliser ce
vœu, alors il faut jeter aux orties le productivisme économique et miser sur le
développement de l’homme. En participant à une expansion économique aux conséquences
mesurables, l’individu redonnera un sens à sa vie, un intérêt perdu dans les
méandres obscurs du seul profit. Ce sens lui conférera un orient, un objectif,
il se sentira plus en accord avec lui-même et développera des capacités que
l’immédiateté n’aura jamais réussi à dévoiler. Etudiez donc les conséquences du
stress et vous comprendrez à quel point ce système productiviste limite et
cloisonne les capacités des individus. Ainsi libéré des chaînes mortifères de
l’obligation de résultat, chaque individu ira au-delà de lui-même, brisera son
conditionnement et accomplira ses actes moins par obligation que par
conscience…
Oui, comment prévoir l’avenir si nous n’avons pas conscience de nos actes. Les agents économiques ont un devoir et produire sans conscience est la ruine de la planète et par conséquent de l’humanité. Car aujourd’hui, à l’heure d’une économie libérale, d’une économie dérégulée, avide de profits, exploitant Terre et hommes, d’une économie féroce et prédatrice (ou économie de prédation identique à celle des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire), tel le renard affamé au milieu d’un poulailler, l’agent économique a perdu sa conscience et n’est plus qu’un être subissant les cruelles lois de la jungle civilisée. D’une économie nécessiteuse et consciente de l’après-guerre a succédé une économie faite pour revêtir mille robes de strass et paillettes où elle créée des besoins futiles au lieu de combler les besoins essentiels. Inconsciente des conséquences de sa production les inégalités se creusent, la précarité grandit, la violence augmente, la haine entre les possédés et les dépossédés s’amplifient pour atteindre un stade prérévolutionnaire.
Une éthique de l’avenir économique préconisera donc le retour de la Conscience aux affaires, la naissance d’un Homo sapis en lieu et place d’un Homo oeconomicus ! La conscience est fille légitime de la sagesse. Sans sagesse, comment mesurer sereinement la portée de nos actes ? Ainsi Homo sapiens sapis prendra des décisions empreintes de justesse, de clarté, de prévoyance, d’honnêteté, de long terme et fera en sorte que le commerce ne nuise plus à l’homme et à l’écosystème mais au contraire qu’il soit sa rampe de lancement, son fer de lance pour aboutir à un développement harmonieux du plus grand nombre possible d’individus.
Oui, comment prévoir l’avenir si nous n’avons pas conscience de nos actes. Les agents économiques ont un devoir et produire sans conscience est la ruine de la planète et par conséquent de l’humanité. Car aujourd’hui, à l’heure d’une économie libérale, d’une économie dérégulée, avide de profits, exploitant Terre et hommes, d’une économie féroce et prédatrice (ou économie de prédation identique à celle des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire), tel le renard affamé au milieu d’un poulailler, l’agent économique a perdu sa conscience et n’est plus qu’un être subissant les cruelles lois de la jungle civilisée. D’une économie nécessiteuse et consciente de l’après-guerre a succédé une économie faite pour revêtir mille robes de strass et paillettes où elle créée des besoins futiles au lieu de combler les besoins essentiels. Inconsciente des conséquences de sa production les inégalités se creusent, la précarité grandit, la violence augmente, la haine entre les possédés et les dépossédés s’amplifient pour atteindre un stade prérévolutionnaire.
Une éthique de l’avenir économique préconisera donc le retour de la Conscience aux affaires, la naissance d’un Homo sapis en lieu et place d’un Homo oeconomicus ! La conscience est fille légitime de la sagesse. Sans sagesse, comment mesurer sereinement la portée de nos actes ? Ainsi Homo sapiens sapis prendra des décisions empreintes de justesse, de clarté, de prévoyance, d’honnêteté, de long terme et fera en sorte que le commerce ne nuise plus à l’homme et à l’écosystème mais au contraire qu’il soit sa rampe de lancement, son fer de lance pour aboutir à un développement harmonieux du plus grand nombre possible d’individus.
Cet Homo sapis n’est
pas un extra-terrestre ni un homme du futur, cet Homo sapis c’est vous, c’est moi,
ç’était un homme du passé, un Confucius, un Lao Tseu, un Gandhi. Ils furent des
guides spirituels, des chefs montrant la marche à suivre à de nombreux hommes,
à leur peuple. Il reste à regretter que l’économie n’ait pas été atteinte par
tant de sagesse et de justesse…
Notre éthique de l’Avenir
économique est donc empreinte de l’esprit de ces hommes afin de posément
réfléchir à la pratique de telle ou telle activité. C’est à ce prix que nous
ferons les bons choix, c’est à ce prix que jaillira les justes solutions qui
satisferont l’ensemble de la communauté des humains. Et qu’aurait pensé ces
hommes s’ils constataient à quel point le progrès n’a servi qu’à une minorité
d’individus, creusant toujours plus le fossé entre les classes sociales au lieu
de le combler ? Qu’aurait pensé ces sages en analysant le but de notre économie
dont la forme est l’objet et le fond la surproduction pour maintenir un taux
élevé de profit, quel qu’en soit les conséquences humaines et environnementales
? Ils auraient réclamé l’arrêt immédiat de cette folie et sa transition vers
une économie de la sagesse où la superficialité serait remplacée par les besoins
essentiels des populations.
Notre éthique de l’Avenir économique dépend donc de ses agents et de leur moralité. En cela elle rejoint l'éthique de l’environnement qui oriente le discours vers le sens profond de nos actions et accorde autant d'importance à la façon de penser qu'à l'objet pensé. Consciente qu’aucun processus économique ne peut se dérouler à la marge de ce que fournissent les écosystèmes, notre éthique prônera la gestion et le respect de toutes formes de vies sensibles afin de préserver le fragile équilibre naturel. En reconnaissant le droit du Vivant notre éthique s’inscrit donc en marge d’une économie où l’animal n’est, au mieux un compagnon au pire un produit de consommation.
Notre éthique de l’Avenir économique dépend donc de ses agents et de leur moralité. En cela elle rejoint l'éthique de l’environnement qui oriente le discours vers le sens profond de nos actions et accorde autant d'importance à la façon de penser qu'à l'objet pensé. Consciente qu’aucun processus économique ne peut se dérouler à la marge de ce que fournissent les écosystèmes, notre éthique prônera la gestion et le respect de toutes formes de vies sensibles afin de préserver le fragile équilibre naturel. En reconnaissant le droit du Vivant notre éthique s’inscrit donc en marge d’une économie où l’animal n’est, au mieux un compagnon au pire un produit de consommation.
L’éthique de l’Avenir
économique est donc fille du Vivant
et s’oppose ainsi aux principes actuels qui font de l’animal un produit de
consommation. «Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse
» et dans les autres j’inclus une grande partie de la vie animale. Cette éthique
de la Réciprocité est, depuis les origines, une éthique intimement liée au
développement de l’humanité. Elle s’est enrichie au fil des siècles et
constitue une source d’inspiration essentielle pour l’approfondissement du
concept moderne des droits de l'homme mais aussi ceux des animaux. D’un point
de vue purement économique l’éthique de réciprocité désigne le principe positif
selon lequel les transactions de biens ou de services doivent correspondre à
l’échange de valeurs équivalentes. C’est un acte « gratuit » qui
n’entraîne pas la sensation de s’être fait dupé. Ainsi dans notre Ethique de
l’Avenir économique, au-delà de la confiance accordée aux transactions, une transparence sur le prix sera la
bienvenue afin d’établir un rapport des plus justes (prix d’achat comparée au
prix de vente) entre les intervenants. Bien sûr cela ne restera qu’une
information aisément falsifiable mais l’Ethique de l’EDA ne pourra que
réprouver de telles pratiques.
D’un point de vue
macroscopique l’éthique de la réciprocité peut se traduire ainsi : « ne
fais pas à l’écosystème ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse ». En
effet, nous savons que les activités humaines sont directement liées au
réchauffement climatique et à la dégradation de l’environnement. Pour bien des
raisons la forme néoclassique de notre économie ne peut s’inscrire dans le
respect de l’écosystème. C’est pour cela que l’EDA devra identifier les finalités fondamentales des
entreprises avant d’accepter une intégration en son sein. Nous savons que la
foi aveugle au rendement, à la productivité se fait au détriment de ceux vivant
autour des « mines d’or » et bien au-delà. Nous savons que la logique de
l’économie capitaliste est étrangère aux principes éthiques du fait qu’elle
considère l’économie comme une fin et non comme un formidable moyen de
développement humain. Toutefois l’EDA ne peut être une économie dirigiste et
planificatrice, elle a pour finalité un changement des manières d'être par son
concept conséquentialiste et son développement de la conscience au monde.
Oui, une prise de
conscience, savoir ce qu’on fait pour savoir où l’on va, augmenter notre responsabilité
face à nos actes, partager des valeurs et des finalités humaines opposées
aux intérêts financiers comme à l’instrumentalisation des pouvoirs.
Une éthique de
l’Avenir est donc une analyse consciente
des finalités communes et par conséquent c’est aussi une éthique du dialogue. Il ne s'agit pas
de décider de ce que chacun devrait croire mais ce que nous devons faire
ensemble, dire ce qui est, ce que veulent les gens, ce qui nous menace, ce qui
nous rapproche, les voies qui s'ouvrent. Et c’est au sein de l’EDA (voir le
chapitre consacré à la plateforme démocratique des projets-fondateurs) que nous
ouvrirons le dialogue afin que chaque acteur ait la parole, afin que chacun dise
dans quel monde il veut vivre. Ainsi le dialogue deviendra condition
d’efficacité économique. Ce dialogue devra être celui de la vérité universelle
et non celui des intérêts personnels. Pour sa réussite il faudra dire vrai, s’approcher
au plus près de la connivence de l’acte et du dire, tel est l’enjeu. Pas de
raffinement inutile. Pas d’affectation. Pas de fausse éloquence. Les relations
entre les individus doivent s’organiser autour d’un dire vrai. Le dialogue doit
être authentique, la revendication de la transparence doit transformer les
dupes en citoyens avertis.
Notre éthique de
l’Avenir économique sera donc une éthique de la Vérité et la Vérité est mère de
la transparence. Affichage, condition et lieu de fabrication, sous-traitance, matières
premières utilisées et leurs effets sur la santé, rémunération de la main
d’œuvre, dépense carbone, de nécessaires critères pour rétablir la confiance
perdue du consommateur. Très contraignant aujourd’hui à cause de l’urgence à
produire pour maintenir un taux de profit élevé, l’avenir économique passera
par une transparence accrue des méthodes de productions, une réflexion commune
sur les besoins de la collectivité, la duplication des savoirs afin de
développer l’autogestion et par conséquence l’émancipation de chacun.
Emancipation des
individus, responsabilité des activités, voilà d’autres valeurs incarnées par
l’éthique de l’Avenir économique. D’après Jonas la responsabilité c’est « se
procurer une idée des effets à long terme » et « l’apprêtement personnel à la disponibilité
de se laisser affecter par le salut ou par le malheur des générations à venir
». Aujourd’hui l’économie verte dite « durable et responsable » tente
d’incarner ces valeurs mais son essence capitaliste l’empêche de dépasser le
prisme de la rentabilité. Si ses buts sont louables son devoir de rendement
vis-à-vis de grands groupes et de ses puissants actionnaires l’est nettement
moins. Quand l’intérêt personnel prime sur l’intérêt collectif alors la notion
de services à l’humanité est foulée aux pieds par celle de l’argent. Nous sommes donc dans le même cas de
déséquilibre économique, toujours confrontés à des puissances lobbyistes qui
mangeront la plus grosse part du gâteau et perpétueront les inégalités. Et
quand l’intérêt personnel prime sur l’intérêt collectif alors il s’agit d’une
économie déguisée, hypocrite, une économie de dupe alors que notre éthique
prône l’authenticité des rapports.
Toutefois, pour faire
circuler l’économie il faut un moyen. La monnaie reste le seul validé par les
autorités bancaires. Mais pour contrer l’opacité du moyen d’échange Argent
l’éthique prônera aussi sa totale transparence. Les flux financiers circulant
dans l’économie démocratique active devront être consultables par tous ses
acteurs afin de gagner en crédibilité. Aussi son accumulation ne devra n’être
que temporaire (dans le cadre des projets-fondateurs développer dans les outils
de l’EDA) afin de permettre à l’économie réelle de créer des emplois et de
construire plus rapidement l’intérêt commun et donc l’Avenir.
Voilà esquissé les
grandes lignes de notre éthique économique. Cette éthique peut être considérée
comme un critère général de moralité devant être appliqué tant aux actions
individuelles qu’aux décisions économiques de l’EDA. Suivre ses principes et
ses valeurs c’est suivre le chemin menant à une société plus juste où le profit
n’en serait plus l’unique finalité. Ainsi les expressions telles que
« après moi le déluge » ou « après moi tombent les
mouches » se verraient peu à peu remplacées par « la joie est en tout et il faut savoir
l’extraire » ou « celui qui sait se vaincre dans la victoire est deux
fois vainqueur… ».
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Ne pas offrir aux pauvres d'éducation, c'est se priver des services qu'ils pourraient offrir à l'humanité et qui, si l'on met de côté le mépris, pourraient être équivalents à ceux d'êtres humains normaux éduqués. Autrement dit, éduquer les pauvres, ce serait augmenter les chances de vaincre le cancer, de faire léviter les automobiles, etc. JR
RépondreSupprimerExactement JR, exactement, une éducation universelle c'est à dire pour tous permettrait de cumuler les énergies du savoir et décuplerait la destinée de l'humanité. Si tu as lu toute cette page, je m'incline bien bas car pour moi cela a été assez long et rébarbatif. D'ici 2 ou 3 jours il y aura un exemple concret d'un projet-fondateur. Tu comprendras à quel point on peut facilement améliorer l'Avenir de notre espèce et le devenir de notre planète...
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