vendredi 23 mai 2014

EDA - Conclusion générale de l'Essai (Page 18)





     Pour que cette « révolution » économique soit synonyme de concrétisation, pour que la révolution industrielle et son capitalisme ne soit pas synonyme de l’extinction des espèces vivantes sur la terre, alors il faut Oser Rêver, Oser être Visionnaire, Oser repenser les Valeurs, Oser regarder l’Avenir en face, s’en sentir responsable, Oser entreprendre l’altruisme économique, Oser fonder, remettre l’individu au centre des préoccupations, dépasser le « marche ou crève »…
     Si les trente glorieuses ont reconstruit la France, le monde que nous ont laissés les générations d’après-guerre est terriblement mal en point, la conscience individuelle s’est étiolée, le rapport aux choses s’est noyé sous des conceptions purement arbitraires de type mercantile, etc. Comme le pense Frans Van Der Hoff « une autre organisation sociale est possible parce que le capitalisme n’est rien de plus que l’organisation systématique et légale des injustices, des inégalités et des exclusions, parce que les démocraties existantes sont fictives. Ce sont des simulacres qui servent les intérêts particuliers et privés ». 
     Adorno, qui est l’un des premiers à avoir cerné ce mécanisme insidieux qui consiste à faire d’une émancipation un principe d’asservissement nouveau, rejetant l’idée d’un développement historique du capitalisme déployant une raison émancipatrice, pour voir à l’œuvre dans ce gigantesque développement le seul achèvement d’une conscience instrumentale gouvernée par un principe de domination ! Ainsi, d’après Edgar Morin, nous pourrions résumer la situation psycho-politique mondiale par cette formule : l’humanité a abandonné toute intelligence tout sens critique et donné la priorité à la religion. Pire que tout, c’est la religion du marché absolu qui domine et a perdu tout sens moral, toute idée d’éternité. Et c’est un désastre pour toute l’humanité. La richesse et le pouvoir sont montés sur le trône de ces dieux déchus. Les discours politiques, la propagande et les médias de masse les nourrissent…


     Alors que puis-je faire, moi, petit individu négligeable, négligé, isolé, moi qui considère le courage comme une utopie, moi qui pense que le monde est soumis aux lois des plus fortunés, qu’il est trop ancré dans sa mentalité d’airain pour y changer quoi que ce soit. Et puis comment pourrais-je changer le monde si je ne change pas moi-même, comment avancer sur le véritable chemin si mon esprit est pollué par des désirs inassouvis et susurrés par les innombrables messages publicitaires ? Comment pourrais-je taire les voix envoutantes des sirènes qui m’offrent sur un plateau d’argent la sueur et le sang de la Terre ? Est-ce qu’un jour je prendrais conscience que moi, infime entité, je peux par ma seule volonté contribuer à guérir ce monde sclérosé ? Et puis suis-je vraiment seul ? Tous ces moyens de communications ne sont-ils la panacée de l’isolement ? Oui…finalement je ne suis pas aussi seul que je crois et au fond de moi je sais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peut changer le cours des choses, que tout commence par une initiative, un nouveau message de caractère déviant, marginal, souvent invisible aux contemporains et qui peut s’étendre comme une trainée de poudre aux quatre coins de l’hémisphère. Et portés par la force de ce message les peuples se réveilleront et agiront pour les générations présentes, agiront pour la postérité et s’inscriront dans la durée dans une action communicative et régénératrice des volontés solidaires. Oui, ils développeront leur altruisme, leur magnanimité, s’attacheront à la société qu’ils forgeront de leurs mains, avec leur sueur, leurs peines et leurs larmes. Après tant de siècles de haine et de guerres les peuples auront compris que le destin ne s’identifie ni à l’espèce ni à la race, ni à la famille, ni à l’individu séparé et précaire, il s’identifie au Nous, à l’ensemble, au collectif… 


     Oui demain s’ouvre l’ère de l’association des individus, de la gestion, de la prévision, de la négociation, de la prudence, de la clairvoyance, de l’interaction, de la concertation, de la composition, de la sagesse, de la conscience au monde. Ainsi enclenché le processus dessinera les contours d’un monde meilleur, un immense territoire foulé par des hommes conscients, avertis, altruistes, pensant au Nous avant de penser au Moi, pensant au destin commun de l’humanité avant de penser à étendre leur domination…
     Alors qui s’y mettra le premier ? Qui fera le premier pas, celui qui rompt avec la tradition du chacun pour soi, de l’égoïsme, de la cupidité capitaliste et malheureusement humaine ? Qui aura la force de casser sa mentalité issue des tréfonds du primate chasseur-cueilleur, héros malgré lui d’une survie sanglante s’étalant sur des millions d’années ? Qui arrêtera d’attendre ce miracle qui ne viendra jamais, ce miracle qui ferait que l’Etat et ses chers élus sortent des sentiers battus de la productivité, du calcul, de la rationalité, de la nationalité, de la propriété et marche sur celui de la compassion, de la compréhension, de la construction d’un avenir pour tous ? Ne vous demandez plus ce que la société peut faire pour vous mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour la société car la démocratie de demain a moins besoin d’un sauveur que d’un peuple qui se sauve lui-même !
     Oui, soyez à l’écoute de tout et de tout le monde, acceptez que n’importe qui puisse avoir quelque chose d’intéressant à dire et que cette pensée peut avoir une influence sur le cours des choses. Oui, soyez à l’écoute de toutes et de tous, il n’existe pas de « super penseur » qui puisse appréhender l’intégralité des circonstances de la vie car les sociétés humaines ne se sont ainsi construites qu’en groupant, qu’en collectivisant les pensées de toutes et de tous. Et cette pensée collective peut avoir un impact significatif, déterminant et peut permettre de prendre le Pouvoir afin, non de l’obtenir pour ce qu’il est mais bien d’en user pour établir les bases d’un monde pour tous.


     Tenter, braver, persister, persévérer, prendre corps dans le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête, voilà les ingrédients de la réussite personnelle, voilà la recette pour une révolution juste ! Oui, il existe en tout être humain des vertus régénératrices ou génératrices, à l’état dormant ou inhibé qui ne demandent qu’à s’éveiller, qu’à se réveiller pour commencer le combat vers la vraie liberté ! 
     Nous arrivons au terme de cet essai hormis qu’il ne s’agit pas vraiment d’un terme puisque tout reste à construire, à reconstruire, à faire ou à refaire, à fonder ou refonder, à inclure sans exclure. J’espère sincèrement que cet essai vous permettra d’élargir le fameux champ des possibles dixit une publicité pour une marque de yaourt, qu’il vous permettra d’élaborer de nouvelles théories, stratégies, qu’il vous a orienté et fait comprendre que chaque individu a les outils intellectuels suffisants pour participer à la construction d’un monde pour tous...Victor Hugo disait que « les utopies d’hier sont les réalités d’aujourd’hui ». Alors soyez comme moi, soyez utopiste et peu à peu vous vous libérerez des chaînes spirituelles créé par l’oligarchie qui vous empêche d’agir, de rêver, d’être vous ! Oui, il est urgent d’agir, urgent d’acter le changement. « Quand les réalités extérieures s’imposent à nous cela signifie que ce changement est déjà entamé » dixit Cynthia Fleury. Et si un jour votre enfant vous demande : « maman, papa, pourquoi je vais à l’école ? » alors vous aurez la sagesse de ne plus lui répondre « mais pour avoir un bon métier mon fils, un métier qui gagne beaucoup d’argent, comme ça tu pourras te payer plein de choses et assouvir toutes des désirs (pulsions)…» mais vous aurez la gentillesse de lui répondre : « Pour construire un monde plus juste mon enfant, un monde pour tous les êtres humains de notre terre…»…

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